Morgane Britscher
Regarder, enfin voir.
J’ai besoin de marcher, d’être en extérieur, de déambuler pour réaliser des images, et cela à travers les différents outils que j’utilise: photographie, vidéo, dessin ou encore gravure. En cherchant plus loin, il s’agira aussi d’instants, de moments qui arrivent n’importe quand, l’espace de quelques minutes et qui durent parfois plus longtemps.
Des moments pendant lesquels je marche et observe ce qui se trouve autour de moi. Ces moments me marquent et me permettent d’en faire découler des processus de travail. La notion de temporalité est importante dans mes marches, le temps qui passe, le temps que je prends à regarder un espace, ou juste à parcourir les lieux.
Mon travail parle de petits instants qui me sont propres, quelquefois ce sont des lieux où je passe depuis quelques temps déjà et qui, un jour deviennent autre chose, ou simplement des espaces qui se présentent à moi pour la première fois. Dans certains lieux, ce sont des objets, qui sont là sans attirer l’attention, une atmosphère, une végétation qui se développe furieusement dans un espace abandonné, qui me donnent l’envie de faire une image.
Ma façon de voir mon environnement est frontale, je me laisse fasciner par un paysage, ou par un détail, le ciel, un espace vide, etc. Mon regard a une portée poétique avant tout. Mes images sont un moyen de montrer ma façon singulière de regarder ce qui nous entoure. Regarder est une chose simple en soi, aussi ce qui en découle doit l’être tout autant.
«Ça me faisait du bien de regarder par la fenêtre. Si seulement on pouvait filmer comme ça, comme on ouvre les yeux quelques fois. Seulement regarder. Sans vouloir rien prouver.» Wim Wenders